Camille Lichtenstern, Freeze

Exposition du 21 mai au 14 juin 2015

Vernissage le jeudi 21 mai 2015 à 18h, en présence de l'artiste.

Le travail de Camille Lichtenstern consiste à créer de nouvelles formes esthétiques en s'inspirant ou en réutilisant des objets du quotidien. Au Ganioz Project Space (GPS), l'artiste présente sa première exposition personnelle avec Freeze une installation dont le point de départ est le bleu, et, avec le bleu, le froid.

« Freeze c'est le froid, ce sont les objets qui se figent. Les toiles de parapluies sont fixées au mur comme si le vent les avait déformées ou sculptées, la peinture devient volume. Les collages tridimensionnels adoptent le jargon des intempéries, leur support rappelant des briques d'igloo. Freeze c'est un voyage météorologique où le bleu domine. » explique l'artiste.

En entrant dans l'espace GPS, le visiteur est d'abord confronté à une intervention architecturale : la reconstitution d'un igloo. Les plaques de béton qui le constitue s'amoncellent jusqu'à faire totalement disparaitre le poêle en pierre ollaire du 19e. Des toiles peintes à l'acrylique dans un dégradé de gris métallique et de bleus deviennent sculptures murales et évoquent des toiles de parapluie déployées malmenées par des bourrasques. L'atmosphère est donnée.

 

Camille Lichtenstern, Freeze, 2015, installation (techniques mixtes)

Dans la seconde salle, l'artiste invite à déambuler au milieu de dispositifs qui servent à la fois de support et de décor aux objets arrangés – retour de la dalle de béton. Dans un mode d'exposition de type display, les objets y sont présentés sans protection particulière, simplement assemblés et sacralisés. Ce sont des objets que l'artiste thésaurise, collectionne, accumule, chine ou s'approprie. Des « babioles » sentimentales, parmi lesquelles est absente toute hiérarchie et qui dialoguent entre elles, engendrant des jeux de référence ou de petites narrations.

Cet alignement d'objets kitsch, précieux ou usuels, opaques, brillants, lisses ou rugueux, sur une base conçue comme un élément aussi bien générique que métaphorique (on se plait à imaginer de mini banquises), canalise l'attention sur leurs aspects esthétiques, culturels ou ludiques et interroge leurs statuts. Ceux-ci deviennent des signifiants, des témoignages d'un instant, d'une époque, au même titre qu'un document ethnologique ou archéologique. L'intérêt de l'artiste réside dans l'impact que provoque la rencontre de ces objets ordinaires, dans la stimulation sensorielle ou émotionnelle qu'ils évoquent et dans le lien intime qu'elle-même entretient avec eux, en dehors de l'institution d'abord, puis dans le cadre de l'institution. Avec un semblant de légèreté, cet assemblage d'idées et de formes questionne le statut même de l'objet d'art et s'inscrit dans la résonance du ready-made. A la manière d'un certain Haim Steinbach dans les années 80, Camille Lichtenstern met la lumière sur des objets ordinaires, les reconstruit, les érige en peintures puis en sculptures, mettant ainsi en exergue les significations et associations de notre culture de masse, à la fois collective et individualisée. /ajrl

 

Camille Lichtenstern est née en 1989 à Lyon. Elle vit et travaille à Zurich. Valaisanne par sa mère, vaudoise par son père diplomate, elle passe son enfance et adolescence à parcourir le monde (Brasilia, Athènes, Berne, Hong Kong, San Francisco). En 2012 elle achève sa formation à l'ECAL et obtient le prix de la Fondation Ernest Manganel (Lausanne). En 2014, elle effectue une résidence à l'atelier des Rats Collectif à Vevey et est lauréate du Prix d'encouragement de la Fondation Alice Bailly (Lausanne). Elle participe depuis lors à plusieurs expositions collectives en Suisse romande.

▸ www.camillelichtenstern.ch

 

Exposition réalisée grâce au généreux soutien de Matériaux Plus, Martigny.